L'origine du marron glacé est sujette à de nombreuses théories. La seule certitude qui subsiste est l'incommensurable plaisir que l'on ressent quand on le déguste.
Tantôt apparu à la cour du roi Louis XIV, dans la prestigieuse Galerie des Glaces de Versailles, grâce au sieur François Pierre de La Varenne, qui fit cuire une châtaigne avec du sucre (d'après son livre Le Parfait Confiturier). Tantôt mentionné comme apparaissant pour la première fois au XVe siècle, à Lyon, on dit également que le marron glacé est né à Coni, en Italie, toujours au XVe siècle, en raison d'une grande disponibilité de châtaignes et d'une diffusion du sucre sans précédents.
Toujours est-il que pour la France, la première fabrique de marrons glacés a été créée en 1882, en Ardèche, par Clément Faugier. Ce jeune homme privadois réalise, pour la première fois, la fabrication industrielle du Marron Glacé tout en conservant les qualités d’un savoir-faire artisanal. Trois ans plus tard, Clément Faugier a l'idée de récupérer les marrons glacés accidentellement brisés, pour en faire une préparation qui le rendra célèbre, la crème de marrons de l'Ardèche. D'autres entreprises ardéchoises virent le jour quelques années plus tard, comme les établissements Sabaton en 1907 ou les Marrons Imbert en 1920.
Reconnu comme une confiserie particulièrement fine, le Marron Glacé requiert une matière première de grande qualité ainsi que le savoir-faire d’un maître confiseur. La réalisation est particulièrement longue et délicate, car il ne faut pas briser les châtaignes lors des transferts. Du fruit, alors protégé par sa bogue épineuse, ramassé dans les châtaigneraies durant l’automne, à la délicieuse friandise lovée dans son emballage, seize étapes sont nécessaires à sa confection. Après l'épluchage à la vapeur qui détachera la châtaigne de son écorce, (l’élimination des nervures s’effectuant au couteau), le fruit, fragile et friable, sera « emmailloté » dans des petits carrés de tulle blanc et confit par concentration de sucre. Glacé par une cascade de sucre glace, il passe finalement dans un tunnel de séchage qui lui donne son aspect brillant et appétissant. Son conditionnement est effectué manuellement, exigeant beaucoup de délicatesse. La saveur est préservée, la séduction est permanente.
Fréquemment réalisés à partir de marrons de Naples ou de Turin, certaines maisons emploient désormais la "Châtaigne d'Ardèche" AOP pour confectionner leurs Marrons Glacés. Bénéficiant d'un confisage plus léger, ces marrons glacés se conservent moins longtemps mais font la part belle aux saveurs gustatives de la châtaigne. Avis aux amateurs éclairés !